This time, I'll be bulletproof.

Je suis une grosse asociale.

Le concours blanc est donc fini. Finalement, ça n'a pas été si catastrophique que prévu. Enfin, si on enlève l'épreuve d'éco-droit et celle de philo. Parce que là, je me suis quand même bien plantée. Vraiment bien plantée. En revanche, je crois que j'ai bien cartonné en espagnol. J'espère que je n'aurais pas "que" 12. Je serais déçue. Pour le reste, on verra. Je suis soulagée que ce soit fini. Mais je prends conscience maintenant qu'il ne reste plus "que" quatre semaines de cours, deux DS le samedi matin, et ça me fait bizarre. Comme si j'avais peur de m'ennuyer après. Comme si je me rendais compte que les gens vont atrocement me manquer. Nos habitudes, nos délires pourris, notre salle, nos larmes, nos fous-rires, nos langue-de-putage, tout ça.

Cette semaine, j'ai parlé avec D. des concours, des écoles, nos sujets de conversation habituels en prépa, quoi. Je trouve ce mec incroyablement intelligent, toujours pertinent et je crois que je suis vraiment admirative de lui. Un peu envieuse de sa culture générale aussi.

Je suis un peu fatiguée. Je fais des rêves bizarres. Je suis toujours réveillée entre 3h et 4h et je ne sais pas pourquoi.

M. a répondu à mon mail où je lui proposais de l'appeler. Réponse positive, évidemment. Elle se souvient même que je déteste ça, le téléphone, et ça me fait rire. Elle se souvient de ce " détail" dont je lui ai parlé il y a plus de quatre ans.

S. vient de m'envoyer un sms. Si je n'étais pas une aussi grosse feignasse, j'irais demain aux portes-ouvertes de mon ancien lycée pour les la voir, comme ça, histoire de faire une "surprise" (pas nécessairement bonne, s'entend). Je me souviens des portes ouvertes de quand j'étais en première. La veille, il y avait eu mon conseil de classe et j'étais déléguée. Ca s'était assez mal passé. Quand ils sont arrivés sur mon cas, mon prof de français, qui était aussi mon prof principal (ce gros con) a dit quelque chose qui en substance était "c'est inadmissible, lanevrosée a comme de par hasard été longtemps absente au moment où j'ai donné des devoirs, c'était fait exprès, j'en suis sûr". Je revois encore l'autre déléguée, et quelques autres profs se tourner vers moi en attendant de voir ce que j'allais faire. Avec le recul, j'aurais dû aller l'étrangler, sortir de la salle, agir. Mais sur le coup, j'ai juste répondu "j'ai enterré ma mère" (ce qui est faux, il n'y a pas eu d'enterrement...). L'ambiance s'est un peu dégradée et on a continué. Pas longtemps parce que je suis heureusement en fin d'alphabet. A la fin, il est venu "s'excuser". Et là aussi j'aurais dû l'étrangler. Parce qu'il savait. IL SAVAIT. Je le lui avais dit. Les CPE lui en avaient parlé. Il a posé sa main sur mon épaule et je suis partie sans rien dire. Il était déjà très bas dans mon estime (avec ses trous dans ses manches, ses poils qui sortaient de sa chemise, son sac de rando...). Le lendemain, le monde entier était au courant. L'autre délégué l'avait dit à mes amis. Ma prof de maths l'avait dit à S. et à ma prof d'espagnol de l'époque. J'ai donc fait mon travail de "guide" toute la matinée en rigolant bien avec une amie. Et puis j'ai croisé S. qui m'a dit "lanevrosée, il faudra qu'on parle". J'ai cherché à l'éviter le reste du temps mais manque de chance pour moi, elle m'a retrouvée dans l'entrée. Alors elle m'a longuement parlé. Elle m'a dit qu'elle avait été parler à mon prof de français, comme elle l'avait fait peu avant avec la proviseure adjointe (cette garce qui m'avait fait pleurer). Ma prof d'espagnol m'a dit "ah si j'avais été là, j'aurais mis les pieds dans le plat". J'ai voulu dire "gennnnnnre!" ou sortir un panneau "fake" sur le modèle du "sarcasm" de Sheldon mais je n'ai rien fait. Puis la proviseure est venue. M'a dit qu'elle m'imaginait blonde quand S. lui a parlé de mon cas. Et le reste, je ne m'en souviens plus très bien.

Bref, j'ai fait très long pour pas grand chose.

Les choses ont bien changé.