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Le blog de la névrosée
8 octobre 2011

How did everything get so screwed up?

Ca fera une semaine demain.

Une semaine depuis le coup de téléphone hebdomadaire à mon père, pendant lequel à la question "ça va?", il a répondu "non, j'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer, papy est mort cette nuit".

C'est arrivé de manière soudaine. Je m'y attendais pas du tout. J'avais eu peur pour son opération, en juin, mais depuis, ça allait, il avait bien récupéré, et je ne m'inquiétais plus vraiment. Il avait juste une sciatique qui le faisait souffrir quand il marchait, mais il devait se faire opérer à la fin du mois pour libérer le nerf. Mais depuis 2/3 semaines, ça n'allait plus si bien. Mon père m'avait dit qu'il se sentait un peu plus faible, mais on pensait que ça le pesait juste beaucoup de ne pas pouvoir se déplacer librement. Et puis, la semaine dernière, son état a empiré. Il ne se sentait pas bien, ne mangeait plus, ne bougeait de son lit que pour aller sur le canapé, etc. Il a été hospitalisé jeudi. Je ne le savais pas, vu qu'avec mon père, on ne s'appelle que le dimanche, et qu'il ne me tient pas informée de tous les examens que subit mon grand-père. De toute façon, même s'il m'avait informée, ça n'aurait rien changé, je ne serais pas revenue à la maison. Suite aux examens médicaux, ils se sont rendus compte que mon grand-père avait attrapé un staphylocoque, très probablement lors de son opération du coeur, et qu'il y avait de l'eau dans ses poumons et son péricarde. Ils ont tenté de soigner l'infection mais c'était trop tard. Mon père est allé le voir à l'hôpital le samedi après-midi, ce qui n'était même pas prévu à la base, comme s'il avait eu une intuition. Pendant cette visite, mon grand-père lui a répété deux fois que c'était la fin. Dans la nuit, il s'est senti étouffer. Ils ont essayé de faire une ponction pour enlever du liquide de ses poumons mais il a fait un arrêt cardiaque. Ils ont réussi à faire repartir son coeur une première fois, mais il a fait un second arrêt peu après. Et c'était fini.

Mon père m'a rappelée dimanche soir pour me dire que les funérailles auraient lieu le mardi. Et je suis rentrée chez moi lundi dernier. Lundi soir, on a donc été à la chambre funéraire, mon père, mon "petit" frère et moi. Ma grand-mère était là, assise près du corps. Quand elle m'a vue, elle m'a dit bonjour, et m'a dit qu'elle n'avait pas eu le temps de changer la fermeture d'un de mes jeans (oui, je suis nulle). Ma grand-mère est un roc, elle est très dure, un de ses fils, mon oncle, dit même qu'elle n'a pas de coeur. En partant de la chambre funéraire ce soir-là, elle a dit à l'assemblée : "je vais pouvoir me reposer maintenant, lui aussi il se repose", sous-entendu "je vais me reposer de lui".

Ce soir-là, on a acheté des pizzas, et on a dîné chez un de mes oncles. Et c'était sympa.

Le lendemain matin, il a fallu partir tôt pour retourner à la chambre funéraire. Mon père, mon "petit" frère et moi, on est arrivés parmi les premiers. Ensuite, le reste de la smala est arrivé. Mon père a 5 frères, et 3 soeurs. Tous mariés, tous avec au moins 2 enfants au compteur, et même des petits-enfants maintenant. C'était l'occasion de revoir des gens que je ne voyais pas souvent. A 10h30, il y a eu la cérémonie religieuse. Première fois en dix ans, depuis le décès de la mère de ma mère, que mon père, athée et anti-religieux, rentre dans une église. Presque toute la famille est là, les neveux et nièces de mon grand-père, etc, beaucoup d'amis de mon grand-père sont venus. Mon père reste près de ma grand-mère. A midi, on est environ 50 à aller au restaurant rapidement. Mon oncle et ma "tante préférée" me font signe de venir m'asseoir avec eux. On discute un peu, et c'est sympa. On parle de nos rapports avec les autres de la famille (à vrai dire, sur les 5 frères et 3 soeurs de mon père, je ne considère que 2 de ses frères et leur famille comme faisant partie de MA famille). Ma tante me dit qu'ils ne voient plus beaucoup de monde (à vrai dire, j'ai l'impression qu'ils se sont beaucoup éloignés depuis le décès de ma mère), et qu'apparemment "on ne manque à personne". Ce à quoi j'ai répondu "Si, à moi.". Mon oncle m'a assuré que j'étais la bienvenue à passer un WE avec eux dès que je voulais.

A 13h, il a fallu repartir, direction le crématorium, qui était à 1h de route. Fallait-il parler ou se taire pendant le trajet? Je me sentais obligée de discuter, je ne supportais pas ce silence entre mon 2ème frère au volant, mon père en passager, mon "petit" frère et moi derrière. Petit cafouillage avec un des frères de mon père, qui n'a pas compris le concept de cortège, et qui est parti tout seul, dans son coin, sans prévenir personne alors qu'on l'attendait pour partir. De toute façon, je ne sais pas si c'est parce qu'il est l'aîné ou si ça n'a rien à voir, mais mon père a vraiment pris les choses en main, et s'est occupé, avec l'aide d'un de ses frères et d'une de ses soeurs, de gérer ces funérailles. Et heureusement qu'il était là, sinon je pense que les autres seraient encore en train d'aller voir mon grand-père à la chambre mortuaire... Crémation à 14h. Ensuite, il a fallu attendre 1h30 pour pouvoir récupérer les cendres. Et je n'ai pas pu m'empêcher pendant cette journée de penser aux funérailles de ma mère. Et je n'ai aucun souvenir du fait qu'il ait fallu attendre 1h30 aussi ce jour-là, et je n'ai aucune idée de ce que j'ai bien pu faire pendant ce temps. C'est comme si j'avais tout oublié de ce qui s'est passé à ce moment-là. C'est une sensation assez étrange.

Finalement, le temps a passé plutôt vite. J'ai discuté dehors avec une de mes tantes, et la femme d'un de mes cousins. Certains étaient restés à l'intérieur, et mon père n'a pas aimé l'indécence qu'a eu une de mes tantes de rire à gorge déployée, comme si c'était une fête. Donc on a récupéré l'urne, et on a pu repartir direction le cimetière où l'urne allait être déposée. Encore à 1h de route. Ma grand-mère a dit qu'elle connaissait la route. On l'a suivie. On s'est perdus.

Finalement, on a réussi à arriver à bon port. L'urne de mon grand-père a été déposée dans le caveau de ses parents. Et puis, on s'est tous retrouvé à l'extérieur du cimetière. Et il a fallu se dire au revoir. En essayant d'oublier personne. Au moment de se dire au revoir, ma grand-mère m'a redit qu'elle n'avait pas eu le temps de s'occuper de mon jeans, et qu'elle ne savait pas quand elle aurait le temps de le faire... Je ne suis pas sûre d'avoir envie de remettre ce jeans un jour. Tournée de bises, de "à bientôt", "bonne continuation", "rentrez bien"... Quand est venu le tour de ma tante préférée, à la place des 2 voire 4 bises réglementaires, je l'ai serrée dans mes bras, elle m'a dit "oh oui, un câlin", et puis "ne nous laisse pas sans nouvelles". Et même si j'avais envie de dire que c'était plutôt l'inverse qu'il fallait craindre, j'ai juste dit, que je continuerai à leur envoyer des petits sms. Puis j'ai dit "à un WE prochain, alors" à mon oncle.

Et on est rentrés. Mon père, mes deux frères, et moi. Mon frère qui est à la Réunion actuellement n'a pas pu rentrer à temps pour les funérailles.

C'est con qu'il faille ce genre de circonstances pour revoir des gens auxquels on tient, pour apprendre des anecdotes sur un parent, pour regarder des photos, pour se souvenir du bon vieux temps.

Au final, je n'ai pas tant de souvenirs communs avec mon grand-père, on n'était pas si proches même si on se voyait régulièrement. Je n'ai pas fondu en larmes en voyant son corps dans le cercueil. Mais c'était mon grand-père, le patriarche de toute cette famille. Et c'était le père de mon père. Je ne sais pas comment il se sent par rapport à son décès. Je ne sais pas comment cela va affecter sa vie. Il me tarde de rentrer à la Toussaint pour voir comment il se porte. Je ne sais pas ce qu'il va advenir de cette famille maintenant que le "pilier" est parti. Ma grand-mère n'est pas aussi appréciée qu'il l'était, je crois.

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Commentaires
E
tu restes drôle et fine dans ton récit, j'adore te lire même dans ces moments tristes et cette fois ci grâce à l'écriture tu pourras te souvenir pour toujours de ce que tu as fait cette heure et demie.<br /> Je t'envoie de gros bisous.
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L
Dawn Girl : Oui, ça dépend avec qui mais on peut être très soudé dans ma famille... J'espère aussi pouvoir continuer à voir ceux que j'apprécie. Mais oui, il y a clairement des gens "spéciaux" dans ma famille aussi. Style trois de mes cousines qui, à l'église, se mettent au 1er rang. Et bizarrement, tu ne peux pas t'empêcher de penser qu'elles font ça uniquement pour se faire voir... Je sais qu'elles avaient du chagrin, mais je pense que les enfants de mon grand-père avaient plus leur place au 1er rang qu'elles, même si bien sûr le chagrin ne se mesure pas à la place que tu occupes à l'église. Mais bref. Disons que je n'aime pas du tout ces trois filles, et que je verrai le mal dans tous leurs gestes. Mais bon, l'une d'elles a quand même dit, une fois, il y a quelques années, que quand notre grand-père mourrait, elle voudrait récupérer ses chevalières. C'est con, perso, je ne veux rien récupérer, je me fiche des biens matériels et je n'oserais jamais dire "tiens, moi je voudrais ça", mais si elle fait quoi que ce soit pour faire entendre qu'elle aimerait récupérer les chevalières, je me promets qu'il faudra qu'elle me passe sur le corps pour les avoir. Bref, ça ne filtre peut-être pas à travers ce que je dis, mais cette fille est bizarre... <br /> <br /> Et bizarrement, je classe ta collègue dans le même panier..! Ce que les gens peuvent être cons...<br /> <br /> Helma : je ne sais pas si je suis courageuse, je manque de retenue, peut-être... mais bon, ça me soulage d'écrire, je crois. Et oui, je comprends la problématique de la cérémonie et de l'inhumation qui ne peuvent pas avoir lieu le même jour. Cela a failli être le cas ici aussi. La cérémonie devait avoir lieu le mardi, et la crémation le vendredi parce que le crématorium le plus proche était overbooké et n'avait pas de place pour le mardi... Mais mon père a quelque peu rué dans les brancards, en disant que si ça ne posait pas de problème à ceux qui habitaient la région, c'était beaucoup plus compliqué pour ceux qui venaient de loin (genre mes frères et moi!) et qui ne pouvaient pas poser 3 jours de congés comme ça. Du coup, la crémation a eu lieu le même jour, mais un petit peu plus loin. Et je crois que c'était mieux de "tout faire d'un coup"...<br /> <br /> M* : merci !
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M
@ Dawn Girl : elle craint ta collègue.<br /> @ lanévrosée : <3
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H
Tu es bien courageuse de raconter cette journée. Enfin ces journées qui sont difficiles. Tu es bien courageuse d'avoir été à l'incinération, nous n'avons pas pu. L'organisation était telle que c'était l'après-midi la cérémonie et le lendemain matin l'inhumation. Un mal pour un bien.<br /> Dawn girl : je trouve ça révoltant ton collègue. J'ai eu 5 jours d'arrêt maladie (sur conseils de ma chef) je peux te dire que j'aurai préféré travailler plutôt que devoir m'arrêter pour ce genre de choses...
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D
Je reconnais pas mal de choses dans ton récit, du jour des funérailles de ma grand-mère (incinérée elle aussi). Sauf que j'avais pleuré et que personne ne peut se saquer dans ma famille ! ^^ C'est triste mais bon. Ta famille a l'air quand même plus soudée, même si j'imagine que tu as aussi ton lot de gens spéciaux, de langues de pute, etc. J'espère que ça ne se disloquera pas trop et que tu auras des contacts aussi réguliers avec les gens que tu aimes bien.<br /> <br /> Un truc un peu plus léger : ça me fait penser que cette semaine, j'ai une collègue de boulot qui a enterré son grand-père, et qui a donc pris un congé exceptionnel. J'étais prête à lui envoyer un message avec "condoléances" etc, sauf qu'en fait, une autre collègue m'a dit qu'elle avait marqué sur Facebook 'Quatre jours de congé, cool je vais faire la grasse matinée ! '<br /> <br /> :|
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