The game is on again.
J'aurais bien aimé tenir un journal de bord de ces trois semaines d'oraux, parce que là, j'ai déjà oublié des tas de choses. Je déteste oublier. Même si l'importance de ces choses était moindre, ça m'ennuie. De toute façon, faire un compte rendu prendrait trop de temps et je manque de courage, et d'énergie.aris
Rouen, c'était cool. Deux hommes assez âgés pour l'entretien, de loin le meilleur de tous, le plus agréable. Ils m'ont conseillé de voir La Rose Pourpre du Caire, que je vais regarder ce soir. Mon logeur était très sympa aussi. J'ai regretté de pas être restée plus longtemps pour profiter de l'ambiance géniale de cette école.
Nantes, je déchante (j'ai dit que j'étais fatiguée). Langues, ok, sans plus mais j'avoue que je ne me souviens plus très bien maintenant. Entretien ambiance "je me fais défoncer bien proprement". 3 personnes dont une femme avec un prénom ridicule. Je me sens conne.
Paris, 2 jours. Organisation de merde, pas de navette, puis on nous lâche dans un endroit et démerdez-vous pour trouver dans quel bâtiment vous dormez. Tests affreux, je me sens conne et dénuée de toute logique. Je mange seule, on vient me filmer, et je me sens conne. J'ai envie de rentrer chez moi, mais non, il faut retourner faire des tests. Enfin, avant ça, les Autres vont et viennent dans les rangs en gueulant comme des putois, c'est censé nous détendre, ça détruit toute ma faible concentration. Le soir, on me change de résidence. J'arrive dans une UV (dégueulasse) de mecs. Des vieilles pâtes de trois semaines collent sur des assiettes qui forment une pile de 6 mètres de haut dans la cuisine dégueulasse où j'ai regretté d'avoir marcher pieds nus. Je ne mange pas, et je me couche. Le lendemain, langues ok, entretien un peu chiant où on me cherche et où on m'en met plein la gueule, ambiance "ça sert à rien d'être choquée par la marée noire américaine, c'est un problème technique, parfois ça arrive, vous savez".
WE chez mon frère. Mais je ne m'étend pas là-dessus pour le moment, ambiance "ma belle-soeur est encore plus une connasse que prévu".
Train pour Lyon. Je me retrouve dans un carré avec un mec et une fille de mon âge. La fille, C., sera la seule avec qui je vais garder contact de tous les gens rencontrés pendant ces 3 semaines, et Dieu sait que j'en ai rencontré, des gens. Je reste longtemps. Quelques péripéties, qui feront rire C., je suis un vrai aimant à poisse. Entretien désagréable avec deux personnes, dont une qui ne dira rien, mais l'autre... Quand j'ai dit que je voulais apprendre le russe, il m'a dit que ça ne servait à rien, et qu'il fallait apprendre le chinois en ce moment, parce que la Chine est en train de monter, et que la Russie, pfff, des arriérés, ça sert à rien, mademoiselle. Et dans quel campus vous préféreriez aller? Genève? Mais ça ne sert à rien! Vous ne rêvez pas de Shanghai? Parce que la Chine, elle est en train de monter vous savez? Blablabla. Anglais, je suis la dernière à entrer dans la salle de préparation, et la première à en sortir. Je n'ose même pas faire remarquer que bon, 15 minutes de préparation quand je suis censée en avoir plus, ça me fait un peu chier. J'ai envie de rentrer chez moi. Espagnol, je dis de la merde quand je n'oublie pas comment on dit 1958. Je dors dans un hôtel sympa jusqu'à ce que de gros cons de touristes anglais viennent s'installer à côté de ma chambre. Je les maudis encore actuellement.
Nice, parenthèse enchantée. Tout parfait, ou quasiment. C'est l'école que je veux et elle me plaît encore plus, même si je ne suis pas sur le campus de Lille. J'ai l'impression que les oraux se sont bien passés, mais j'ai peur de me porter la poisse en disant ça. Alors je ne sais pas. J'espère. J'espère vraiment. Après-midi libre, après-midi baignade.
Maison, pour un jour et demi. Si j'avais su, je ne serais jamais repartie pour un nouveau tour.
Paris, 4 jours. Enfer sans fin. Je passe sur le nombre de gens prétentieux rencontrés, sur comment je me suis ridiculisée publiquement et sur comment j'étais invisible puisque personne ou quasiment personne ne m'a adressé la parole. Sauf Dustin, qui, alors que je sortais SEULE du self où j'avais mangé SEULE, m'a sorti une phrase dans un français incompréhensible voulant sans doute signifier "attends-moi, jeune fille". Finalement, la personne la plus sympa de ces 4 jours. Américain au français plus qu'hésitant mais tellement chou avec son petit accent. Sinon gens très bizarres à la gare.
Tours. Seul point positif, j'ai rencontré ma prof d'espagnol qui faisait passer les oraux là-bas. Enfin une tête connue, j'étais soulagée et contente de la voir. Mon examinatrice d'espagnol était vraiment géniale et m'a bien fait rire. Le reste, bof. Organisation de merde mais restaurant super. Rentrée super tard à cause de mec odieux qui pensait plus à "se la coller" qu'à s'occuper de ses admissibles. Levée à 5h30.
Bordeaux. Ambiance "chansons paillardes" et "tu paies ton restau 12€ mais tu ne pourras rien manger parce qu'il faut que tu sois debout et que tu tapes dans tes mains, waow, c'est trop drôle". Sympa 5 minutes, relou à la fin. Chaleur atroce. Couchée à 2h. Levée à 5h30. Entretien pourri où je me suis inventée une vie et des passions (très drôle à faire).
Je me rends compte que j'ai oublié de raconter plein de trucs. Genre comment j'ai repris foi en l'homme dans un train. Genre comment j'en pouvais plus à la fin de répondre à "t'es admissible jusqu'à où?". Genre comment des jurys ont pu être les pires des salauds. Genre comment certains pouvaient être les plus choupis du monde, et te serrer la main à la fin en te regardant dans les yeux. Genre comment une fille a failli passer son entretien à MA place avec MON jury.
Bref.
Maintenant j'attends.
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