Et les autres, dont j'attendais des distractions, m'ennuient autant que moi.
Le bonheur ne dure donc jamais et je me retrouve de nouveau au fond du trou. Cela fait presque deux mois maintenant. Et je suis beaucoup plus fragile que je ne l'avouerai jamais. Malgre des pensees incessantes et obsessionnelles sur le sujet, je n'arrive toujours pas a identifier clairement le point a partir duquel les choses ont commence a merder. Mais les choses ont merde. Les choses sont merdes.
Et je geins. Je ne sais pas quoi faire d'autre. Je ne me suis jamais sentie aussi vide et inutile. Je suis encore a peu pres fonctionnelle ceci dit. Mais pour combien de temps ? Quelle tristesse aussi, de voir qu'une personne puisse me laisser dans un tel etat. J'aime a penser que tu n'as aucune idee du mal que tu me fais. Je prefere ne pas ajouter "cruel" a la liste des adjectifs qui te vont si bien. Egoiste y est en tete.
Je ne t'avais pas cherche. Je n'avais aucune idee de ce qui pourrait se passer entre nous quand je t'ai rencontre il y a 6 mois. Et comme avec C., maintenant je souffre et j'attends parce que les choses ne se sont pas finies clairement. Tu voulais que les choses soient simples entre nous. Mais ta vie est digne d'une telenovela. Rien n'est simple avec toi. C'est toi, le drama.
Les petites choses me manquent. Tes messages quotidiens. Je regrette tant de ne plus voir la lumiere blanche qui clignote sur mon portable et qui annonce un message de ta part. Les "salut toi" avec lesquels tu commencais systematiquement nos conversations telephoniques. Les photos de tes voyages. Ta main qui cherchait la mienne, sans arret. Les discussions sans fin, sur mon canape, sur le tien, dans ta cuisine, dans ta voiture, dans ta douche, sur le banc dans ton jardin, sur ton lit ou encore mieux sur le mien. Ta main qui frole ma hanche des que tu passais a cote de moi. Ma main dans tes cheveux, meme si tu detestais ca. Les matins chez toi. Le bon cafe bu dans le sejour, assise en tailleur en regardant le jardin. Les soirees passees assis sur le tapis au coin de la cheminee. Je me demande si tu as fini par t'acheter une table. Je me demande si tu as fini par acheter la maison des voisins. Les retrouvailles des que tu me revenais apres un voyage. Les livres que tu me faisais lire. La douceur de tes baisers. Les pistaches.
Je suis presque fiere de moi. J'ai presque reussi a passer une semaine sans t'envoyer de message (encore 2h). A la place, j'envoie des messages a des mecs de Tinder (mes collegues en ont eu marre de ma depression et m'ont forcee a m'inscrire). Hier, j'ai meme invite chez moi l'un d'entre eux (bonjour l'irresponsable). Devine quoi, cher lecteur, chere lecteuse, a part une plus grande sensation de vide, ca ne m'a rien apporte de satisfaisant. J'essaie d'etre occupee a longueur de journees pour m'eviter de penser a toi, pour eviter de regarder de maniere compulsive si tu es connecte sur WhatsApp, si tu es encore en train de voyager. Je sors beaucoup, je n'ai jamais ete aussi sociable. C'est epuisant. Les gens m'epuisent. Les gens ne m'interessent pas. Je n'aime pas les gens. Les gens ne sont pas toi. Les gens m'ennuient parce qu'ils ne sont pas toi.
"Je m'ennuie avec les quelques idees monotones et ressassees qui me passent et me repassent dans la tete. Et les autres, dont j'attendais des distractions, m'ennuient autant que moi."
"Je ne me sens pas malade, mais j'eprouve une fatigue, une lassitude de l'etre qui va jusqu'a la souffrance. Puis il se passe en moi des choses singulieres, il me semble que les nerfs qui font mouvoir mon individu ont, de la nuque aux talons, des relachemnts, des distensions, qui me donnent a craindre de tout a coup m'affaisser et tomber a plat, comme un pantin, dont les ficelles seraient coupees."
Le Journal des Goncourt n'est peut etre pas la lecture la plus recommandee. Rassure-toi, cher lecteur, chere lecteuse, je regarde aussi Jane the Virgin et je crois que ca m'aide a ne pas trop sombrer (joke, je suis deja coulee).
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